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Bully-les-Mines, l’Histoire en héritage

Notre ville est fière de son passé, celui-ci a été marqué par l’exploitation minière mais également par les deux guerres mondiales.

Le patrimoine est conséquent. En effet, de nombreux bâtiments sont classés monuments historiques, notamment l’ancienne « clinique-maternité Sainte barbe » ou des Marronniers de la « Compagnie des Mines de Béthune ». De nos jours, il s’agit du centre de psychothérapie et psycho-gériatrie « Les Marronniers ». Ce bâtiment est classé pour ses façades et sa toiture.

Patrimoine classé

Le Monument aux morts, commandé par la Compagnie des Mines de Béthune. Situé place de la Marne, dans le quartier des Brebis, est également classé aux monuments historiques. À noter que la grille, qui se trouve derrière est d’époque et servait à fermer le coron, lors des mouvements populaires.

Le second monument classé est celui de Fernand Marche, héros bullygeois mort à Verdun, le 1er août 1916. Son monument sculpté dans le bronze, par Armand Roblot, a été inauguré à l’entrée de la fosse n°1 de Bully, le 4 octobre 1925. Il a depuis été déplacé, il se situe désormais, à l’entrée du Parc Henri Darras.

Depuis 2012, le monument Fernand Marche a intégré le classement du Bassin minier Nord-Pas-de-Calais, au patrimoine mondial de l’Unesco, au titre de paysage culturel.

Ce classement prestigieux, permet à de nombreux artistes d’horizons différents, de découvrir notre territoire en résidence, à l’image du photographe Jean-Michel André.

Patrimoine remarquable

Bully-les-Mines possède également quelques bâtiments qui méritent le détour comme l’église Saint-Maclou, une église de caractère qui se situe dans le centre-ville.

Dans le quartier des Brebis, la salle Jean Vasseur est l’ancienne salle des fêtes de la Compagnie des mines de Béthune. Elle possède la particularité, d’avoir servi d’hôpital militaire, durant la grande guerre d’abord, pour les troupes françaises puis, pour les troupes britanniques.

Le monument aux morts, situé Square Clemenceau, est aussi à découvrir. Il est régulièrement classé dans les monuments, les plus emblématiques du département. Cette sculpture de Pierre Le Meur, inaugurée le 1er juillet 1923, illustre la transmission de la mémoire d’un père mineur à son enfant.

Bully-les-Mines, la Mémoire en héritage

La date Fatidique, Juin 1944

Le 6 juin 1944, le triomphe est arrivé contre la barbarie Nazi en France. Enfin ! Le débarquement sur les côtes de Normandie a eu lieu ! Les réseaux de Résistance restent à l’affût des messages émis sur « Radio-Londres » afin d’écouter les instructions à suivre.

Le 8 juin, comme tant d’autres résistants, Louis Monchy, Marcel Sagnol, Narcisse Houque et Alfred Josien ont reçu le message codé « Le canapé est au milieu du salon ». C’est une confirmation d’un ordre. Ces quatre jeunes Bullygeois n’hésitent pas une seconde, ils se rendent au « Café de l’étoile », commerce familial tenu par une amie et camarade de la Résistance, François Goulois. Ces cinq Bullygeois font tous partie des F.T.P *1. Cependant, un concours de circonstances, empêche Françoise de se joindre à eux pour cette mission. En effet, sa mère est souffrante. Les garçons quittent donc le café. Sans doute, se promettent-ils tous de se rejoindre à nouveau au « café de l’étoile » quand tout sera terminé, pour célébrer dans l’allégresse la libération de la France.

Ils sont exaltés de prendre activement part à la Libération, en se joignant aux F.F.I *2. Ils convergent vers Cambrai. En chemin, ils rencontrent des Français qui les alertent sur les zones à risques, où les patrouilles allemandes sont actives. Sont-ils conscients de la sournoiserie de Français qui continuent de collaborer avec l’ennemi ? Car inlassablement, ils reportent, dénoncent malgré le débarquement en Normandie.

Le 10 juin, les quatre résistants pénètrent dans le bois de Bourlon. Ils restent sur leurs gardes, mais le 11 au soir, les autorités allemandes encerclent le bosquet où sont embusqués une cinquantaine de résistants. Les Allemands somment de se rendre mais les résistants ne faiblissent pas. S’en suit une fusillade entre les deux groupes. Par leur ténacité, les résistants font tomber 23 soldats allemands, dont le capitaine et commandant du détachement. Faute de munitions, les hostilités cessent vers 2H du matin. Les résistants épuisés tentent de s’échapper, certains y parviennent, d’autres sont débusqués et faits prisonniers, emmenés à l’école du village. Louis, Marcel, Alfred et Narcisse font partie de ces infortunés.

Ils sont transférés à Arras, quartier Turenne. Jugés sommairement par la justice arbitraire du tribunal de l’Oberfeldkommandantur. 28 résistants sont condamnés à mort. Pour eux, c’est le peloton d’exécution, le mercredi 14 juin de 20h15 à 21h06, ils sont fusillés par groupe de 6, dans les fossés de la citadelle d’Arras. Les dépouilles de martyre sont jetées dans la fosse commune, recouverts de chaux-vive et de terre, comme pour nier l’existence de ces crimes de guerre, commis par l’occupant Nazi.

Ce n’est que quatorze jours plus tard, soit le 28 juin, que les familles des quatre bullygeois sont informées de leur exécution, par la mairie. On les enjoint à récupérer leurs biens personnels, ils y trouvent des témoignages déchirants des derniers moments de Louis, Marcel, Alfred et Narcisse au travers de lettres qu’ils ont eu le droit de rédiger à leurs proches.

Extraits des lettres :

« Je vais bientôt mourir, mais je ne tremble pas. Embrassez bien tout le monde de la part d’un condamné à mort. Je vais mourir en brave, dommage si jeune. » Arras, 14 juin 1944, 18H, Alfred Josien à ses parents.

« Je vais vous faire de la peine dommage que je n’ai pas écouté vos conseils. Je serai sûrement encore là, ne vous en faites pas la guerre va bientôt finir. » Arras, 14 juin 1944, Alfred Josien à ses tantes.

« Je vous écris cette dernière lettre pour vous dire mes adieux, car je viens de savoir à l’instant même que je suis condamné à mort. Il est 6 heures et pour 7 heures, c’est le saut final vers l’éternité. Alors ma chère maman et toi mon cher papa, vous ferez mes adieux à ma chère petite fille et tu lui diras que je meurs avec sa photo sur mon cœur. » Arras, 14 juin 1944, Narcisse Houque à ses parents et sa fille.

« Je vous écris pour vous faire une peine infinie, je n’ai pas voulu vous écouter il est arrivé ce que vous aviez prévu. Pour moi ce n’est qu’un petit malheur ce n’est pas moi qui en souffrirai le plus. Mais surtout il ne faut pas vous faire mourir de chagrin… Embrassez bien fort le petit Jojo et dites-lui quand il sera plus vieux, que son frère ne l’a pas oublié… Je vais vous quitter en vous embrassant de toutes mes forces… J’espère que vous serez courageux tous les deux car je vous jure que je le suis. Adieu pour toujours je ne pleure pas mais je pense à vous jusqu’au bout. » Arras, 14 juin 1944, Louis Monchy à ses parents.

« Lorsque vous recevrez cette lettre j’aurai cessé d’exister. Ce n’est pas sans regret que je quitte la vie mais ce qui me fait le plus mal c’est de penser à votre souffrance. Pour moi ce n’est qu’un court instant à passer et tout sera fini. J’espère que le courage ne me manquera pas au dernier moment car il ne me reste plus qu’une heure à passer avant la fin. J’ai vu l’aumônier militaire qui m’a donné l’absolution. J’ai tant de choses encore à dire mais le temps me manque hélas. Reportez toute votre affection sur mon petit René… Recevez le dernier baiser de votre malheureux fils. » Arras, 14 juin 1944, Marcel Sagnol à ses parents et grands-parents.

« Lorsque tu recevras ma lette, je ne serai plus de ce monde. Il est 18h20 à 19h tout sera réglé… Pour l’instant les jambes sont un peu faibles, mais la tête encore solide… Transmets mes adieux aux copains de la gare, embrasse Françoise pour moi. J’aurai voulu te laisser un souvenir, laisse passer un peu de temps et dans quelques années, tu le demanderas à mes malheureux parents… Je te quitte car le temps presse l’on m’attend…Ton infortuné camarade » Arras, 14 juin 1944, Marcel Sagnol à son ami Jean.

« 18h35 dans 25 minutes tout sera terminé. Je vous fais donc mes adieux… Je réserve les quelques instants qu’ils me restent à vivre, à fumer une dernière cigarette. » Arras, 14 juin 1944, Marcel Sagnol à son directeur Monsieur Donkerque et ses collègues cheminots.

Le deuil communal, Septembre 1944

Louis : 22 ans – Marcel : 23 ans – Alfred : 25 ans – Narcisse : 33 ans

Le 20 septembre, les 4 valeureux bullygeois regagnent la commune. Leurs cercueils sont exposés au sein du salon d’honneur de la mairie. De grandioses funérailles eurent lieu le samedi 23 septembre. Le maire Alcide Dubois, prononça un émouvant discours, retraçant leur vie et fin à la fois tragique et héroïque. Les éléments locaux de la Résistance rendirent les hommages militaires à leurs défunts camarades de lutte. On procéda à la cérémonie religieuse, à l’église St Maclou.

L’impressionnant cortège était composé de la police municipale, de la résistance, d’un détachement canadien, de la Croix-Rouge française, de la délégation du Conseil municipal, des sapeurs-pompiers, de l’harmonie municipale et enfin des familles, amis et de la population Bullygeoise. Les cercueils étaient recouverts du drapeau tricolore, car ils sont morts pour la France. Ainsi les volontés de Louis, Marcel, Alfred et Narcisse furent respectées, en entretenant leurs mémoires :

« En vous recommandant de me faire une belle messe et papa d’aller le dimanche à la messe avec maman, prier le bon dieu pour moi. » Louis Monchy

« Je vous demande de conserver une petite place pour l’infortuné Sagnol. » Marcel Sagnol

L’Histoire est une matière primordiale, pour comprendre les différentes époques traversées par l’Humanité, mais la Mémoire c’est entretenir le souvenir des individus composant l’Humanité. L’Histoire et la Mémoire sont complémentaires, l’un ne doit jamais éclipser l’autre. L’Histoire dans ce récit c’est la Seconde Guerre Mondiale, la Mémoire c’est celle de ses 4 héros Bullygeois qui doit perdurer. Il faut saluer leur courage, mais aussi reconnaître leur vulnérabilité pendant cette lutte clandestine si périlleuse. La Résistance française était surnommée l’armée des ombres. Nous ne devons pas et ne pouvons pas oublier les affres de la guerre, il faut protéger la paix et la liberté pour le bien commun de l’Humanité.

Définitions :

1 : Les Francs-tireurs et partisans français (FTPF) ou FTP : mouvement de résistance intérieure française créé à la fin de 1941 et officiellement fondé en 1942 par la direction du Parti communiste français. 

2 : Forces françaises de l’intérieur (F.F.I.) : Créées le 1er juin 1944, les F.F.I. rassemblent tous les groupes militaires combattants de la Résistance intérieure.

Sources : 

« Ils s’appelaient LOUIS, MARCEL, ALFRED, NARCISSE », de l’atelier de recherches historiques.

Les personnalités de Bully-les-Mines

Histoire

Sports

Arts

Sources :

« Fernand Marche, Le coureur de Verdun » de l’atelier de recherches historiques. Auteur : Alain CHAUPIN.

« Ils s’appelaient LOUIS, MARCEL, ALFRED, NARCISSE », de l’atelier de recherches historiques.

« Le cyclisme Nordiste » de Pascal Sergent.

« Les immortels du Football Nordiste » de Paul Hurseau et Jacques Verhaeghe.

« Maurice Debout » PDF, basé sur les recherches historiques de Bruno PLACE et d’Alain CHAUPIN.

« Biographie de Liliane Berton » et « Biographie d’Edouard Pignon », informations provenant de l’Espace Culturel Edouard Pignon.